Oaxaca - 2 juillet 2007
Me voici donc partie pour Oaxaca.
La route entre Puebla est Oaxaca est absolument magnifique. D'abord les grandes plaines bordées de hautes montagnes : végétation semi-désertique entre-coupée d'espaces verdoyants; petites villes et villages dont l'église bien blanche, avec sa coupole et son clocher, semble dresser la tête au-dessus des arbres pour être vue loin à la ronde. Le bus commence à grimper et très vite on se trouve au milieu d'un paysage grandiose de chaînes de montagnes, de pics et de précipices - le tout grandiose et qui n'en finit pas. Pas de photos malheureusement, les vitres du bus ne s'y prêtaient pas... Sur l'autre versant, la végétation change, la couleur de la terre aussi - elle devient blanche, parfois on se croirait en Europe, il y a des pins, des petites fermes avec des chèvres et des moutons. Puis c'est la descente sur Oaxaca qui s'étire sur une immense étendue, au confluent de plusieurs vallées, entourée de plusieurs chaînes de montagnes.
Accueil chaleureux à la Casa del Angel que dirige Vicky, où l'on propose yoga, massages, méditation, caféteria végétarienne. Profite qu'elle donne un cours pour une première exploration : architecture coloniale de province, gracieuse, beaucoup de baroque et toujours des couleurs. Le lendemain ai passé cinq heures à me promener dans la ville et ai compris ce qu'on me disait : malgré l'artisanat incroyable, la beauté, la diversité et la richesse des objets proposés et des cultures différentes, il y règne un climat fait de tristesse, déprime, d'après-choc. Les événements politiques de l'année passée ont marqué la ville : pendant huit mois elle fut assiégée par des revendications (justifiées d'ailleurs), avec intimidations, demandes de péages pour rentrer chez soi, rues fermées en plein centre, et j'en passe. N'ayant pas obtenu de résultat, il semblerait que le parti politique à l'origine des troubles ait envie de remettre ça....
Pour les commerçants, la situation est très difficile. Rien qu'à la Casa del Angel le nombre de repas servis chaque jour est passé de plus de 20 à 5 en moyenne.... Le nombre d'hôtels, de boutiques, de restaurants fermés ou en vente est impressionnant. Dans certaines rues, on est à la limite d'une ville-fantôme en devenir. Apparemment, plusieurs étrangers qui s'étaient établis à Oaxaca sont même partis. Pourtant, il y a encore beaucoup de galeries d'art, d'établissements magnifiques et la grandeur d'il y a quelques années flotte encore dans l'air. A espérer que le vent tourne, que le tourisme reprenne et que Oaxaca retrouve sa joie de vivre.
Vicky et sa soeur Cathy vivent côte-à-côte, en-dehors de ville, sur le flanc de la montagne, à San Felipe del Agua, avec plusieurs chiens recueillis et quelques chats. C'est ici que je vais louer un espace chez Vicky pour un ou deux mois. L'endroit est magnifique, en pleine verdure. A littéralement deux pas pedibus d'une région protégée, je peux m'y promener sans problème, longer le torrent qui descend de la montagne dans une végétation magnifique et grimper dans la Sierra. Le soleil du matin me réveille au milieu d'une symphonie de chiens qui aboient, de coqs, ânes, chevaux, oiseaux - tous les bruits de la campagne sur toile de fond de musiquette mexicaine pas dérangeante. En même temps, je suis à 20 minutes du centre-ville en bus qui s'arrête devant la maison et me coûte la somme astronomique de l'équivalent de 42 centimes. Ici je vais pouvoir me faire du bien, écrire, marcher, et j'aurai ainsi une base depuis où partir en exploration aux alentours. Je vous tiendrai au courant !
vue au p'tit déj.
idem sur l'autre versant où vivent des familles modestes - travailleurs et quelques petits cultivateurs.
quelques vues d'Oaxaca après l'orage :
rue piétonne
pavés, couleurs et lampadaires
Eglise dominicaine
idem, vue de sa façade fortifiée
Sur ces premières impressions, je vous quitte pour aujourd'hui !