Marie-Noëlle au Mexique

Me voici, le regard scrutant la ligne bleue non pas des Vosges mais de la Sierra Sur, perchée sur ce qui était la forteresse de Yagul dont on voit les ruines en contre-bas.

Non, soeur Marie ne voit rien venir car le ciel est très couvert et avec Violetta nous avons visité Yagul sous le parapluie qui ne cessait de se retourner sous les rafales de vent.

Toute la région est très intéressante car aux alentours plusieurs grottes avec restes de peintures rupestres sont les témoins de la présence de groupes de nomades il y a 3000  ans avant J.-Ch. - certains archéologues réputés parlent même de 8000 ans. Et c'est précisément ici que ces peuplades sont passées à un mode de vie sédentaire : Yagul est donc un pivot autant dans l'espace que dans le temps. Toujours aventuriers dans l'âme, les ex-nomades devenus agriculteurs ont opéré un transfert de leur goût de la découverte : les restes trouvés dans les grottes montrent qu'ils s'en sont donné à coeur joie dans l'expérimentation avec les semences de maïs et de courge. La manipulation génétique ne date donc pas d'aujour'dhui !

Sans doute que déjà à l'époque, le paysage avec son subtil jeu de couleurs a inspiré les anciens tisserands comme il le fait aujourd'hui.

Vue depuis ce qui fut la cité de Yagul sur les champs cultivés, surtout du maïs et du maguey dont on fait le mezcal - que j'ai enfin goûté!, et les chaînes de montagne :

Le site se trouve à l'intérieur d'un grand 'C' formé par une rivière, aujourd'hui à sec. Son emplacement est magnifique et, un peu à l'écart et dépourvu de 'spectaculaire', il est moins visité que Mitla ou Monte Alban. Il se prête merveilleusement bien à la méditation, au 'voyage' et au travail chamaniques.

Son jeu de pelote aligné à la perfection sur un axe est-ouest est le 2e en grandeur de toute l'Amérique centrale, après celui de Chichen Itza.

Derrière la Salle du Conseil - Dieu sait toutes les décisions qui y ont été prises... - se trouve un véritable labyrinthe : le Palacio de los Seis Patios, probablement la résidence du chef.

Et voici la cuisine du palais : on y voit les ustensiles de l'époque au premier plan, les mortiers, et la couleur rouge qui recouvrait tous les édifices. Avec un peu d'imagination, on peut recréer le site dans son écrin de verdure saisonnière, et s'éblouir de toute cette splendeur rougeoyante, même par temps gris.

Après avoir bien alimenté la vie, lorsque vient le temps de la mort, ici on n'exile pas les défunts : les tombes font partie intégrante de la ville (et sont visitables !). Voici l'entrée d'une tombe triple - avec trois chambres mortuaires - en forme de T, avec ses deux gardiens :

et si vous voulez en savoir davantage, vous n'avez qu'à lire !

vous avez tout compris ? bravo - 10 sur 10 pour vos cours de zapotèque !