Mixteca Alta - Apoala, 6-8 juin 2008
Un à un, l'Etat de Oaxaca me livre ses secrets. Cette fois, c'était la découverte de la Mixteca Alta, grâce à Viki dont c'est un lieu de prédilection et qui m'a fait le grand plaisir de m'y emmener.
Il y a 3 Mixteca : la Alta, la Baja et celle de la côte pacifique. Pendant ces trois jours, la Mixteca, dont l'éthymologie nahuatl signifie 'les hommes des nuages' portait bien son nom, car nous avons eu de la pluie et encore de la pluie, avec quelques brêves éclaircies pour nous permttre de faire une ou deux balades.

Le village de Tierra Colorada - terre rouge, pierres noires dont l'intérieur est d'une blancheur immaculée lorsqu'elles éclatent, maguey, maïs et feuillus pour le vert.
Les Mixtèques ont été l'une des civilisations mésoaméricaines les plus importantes. Alors que les Zapotèques étaient sur le déclin, les Mixtèques se sont imposés, entre autres à Monte Alban, Mitla et dans d'autres sites et régions importants. Lors de l'arrivée des Aztèques ils furent irréductibles et ne se laissèrent jamais dominer, tandis que les Espagnols eurent fort à faire pour finalement les assujettir. Les Codex Mixtèques datant des 11e et 12e siècles racontent l'histoire, les légendes, rituels et coutumes du peuple mixtèque sous forme d'idéogrammes et de pictogrammes.



Aujourd'hui, toute la région est extrêmement pauvre. La plupart des hommes jeunes ou dans la force de l'âge émigrent aux Etats-Unis - le plus souvent illégalement - en prenant de grands risques. Il paraît que de l'autre côté de la frontière, ils ont réussi à se regrouper de manière exemplaire et forment une communauté très unie et solidaire.
Dans la Mixtèque, tout le monde parle.... Mixtèque, jeunes y compris. Souvent, les personnes âgées ne parlent pas l'espagnol, ou à peine quelques mots. Ce sont elles, restées au village, qui perpétuent immuablement les gestes de leurs ancêtres d'il y a des milliers d'années.
C'est maintenant l'époque des labours et des semailles, et le travail se fait à la main... et au pied - le plus souvent nu - pour faire le trou dans lequel les semeuses vont mettre les graines des trois piliers de l'alimentation : maïs, haricots, courges. Toujours avec le pied, elles les recouvrent de terre.

Doña Vicenta, sa 'comadre' avec son mari ont tous entre 75 et 80 ans... Pendant que le mari de la comadre laboure avec ses bêtes, elles se répartissent les graines qu'elles vont planter.


Mais reprenons le récit depuis le début. Après avoir pris l'autoroute en direction de Mexico jusqu'à Nochixtlan, nous avons commencé à grimper dans la montagne sur une petite route en terre et sommes arrivées dans une forêt magique : un immense bois de chênes portant de longues barbes de lichen - idéal pour un rituel avec les Ancêtres !

La route a ensuite débouché sur un haut plateau qui n'est qu'un vaste champ de pierres, au milieu desquelles les habitants réussissent à planter un peu de maïs pour leur propre consommation.

Les maisons traditionnelles sont faites de bois, leur toit, autrefois en paille, est aujourd'hui en tôle. Plusieurs d'entre elles ont un petit panneau solaire - peut-être un soutien du gouvernement ?

Un cimetière tout en rond, sur une colline, offre un spectacle étonnant. Aucun mur n'enferme les tombes alignées sur un tracé de spirale... on dirait que la vie continue à un autre niveau de façon presque palpable.

Ici, on enterre les morts et on attend pendant deux ans pour que la terre trouve sa place avant de construire la tombe proprement dite, ou de mettre une croix. Parfois on attend beaucoup plus longtemps, quand on n'a pas d'argent pour honorer le défunt 'comme il faut'....

Vortex de la spirale au sommet de la colline - un 'gethsémané' mixtèque.

Et d'un coup, la route surplombe un fond de vallée verdoyant, en cul de sac, avec un village entouré de trois côtés par la montagne. C'est Apoala, notre destination.

La légende dit que c'est ici l'origine du peuple mixtèque, là où une source jaillit entre les rochers, depuis les entrailles de la terre tout au fond du vallon, c'est-à-dire depuis la Grotte sacrée, très profonde, avec son labyrinthe de couloirs et de salles avec des stalactites, des colonies de chauve-souris et un lac sous-terrain.

L'histoire dit aussi que deux grands arbres vivant au bord de la rivière tombèrent amoureux. Ils s'enroulèrent l'un autour de l'autre dans un élan d'amour et c'est de leur union que naquirent le premier homme et la première femme de la nation mixtèque.
L'eau de la source vient se mêler aux eaux de la rivière qui chante et gambade à la sortie d'un canyon impressionnant, dont les parois atteignent 3 à 400 mètres de haut, avec une largeur d'à peine une dixaine de mètres en moyenne.


Entre ces deux portes - le premier passage étroit près de la source et le canyon impressionnant - un espace hors des dimensions connues.... on s'attend à toutes les magies du monde - aucun bruit humain n'y pénètre, que des oiseaux aux cris étranges accompagnent le glouglou du torrent, une colonie d'hirondelles nichent dans l'immense paroi comme dans une cathédrale, et un sentier semble conduire au bout du monde.

Par temps de forts orages le lieu devient dangereux - ce qui a donné son nom à Apoala : l'endroit des eaux qui détruisent. Des crues subites inondent tout, dans le canyon le niveau monte et emporte tout sur son passage.... sauf un arbre tortueux au milieu du torrent, qui s'agrippe à un rocher et semble être un gardien immuable.
A Apoala le temps s'est arrêté pour de vrai. Il y règne une paix et une tranquillité extraordinaires. Ses habitants aimables et souriants malgré la dureté de leur existence au quotidien semblent avoir pour tâche essentielle de répéter des gestes archaïques pour assurer la cohérence de la vie manifestée. Comme si, le jour où ils ne seront plus là, le monde pourra vraiment exploser ou s'écrouler....

Viki connaît Doña Vicente depuis plusieurs années et petit à petit a tissé une relation de confiance et d'amitié avec elle. Ce fut pour moi une rencontre magnifique. Elle a tenu à nous inviter pour un repas le lendemain matin, un 'vrai' repas, pas seulement quant aux aliments, mais aussi par la manière de les préparer. Avec un 'metate' en pierre identique à ceux qu'utilisaient ses ancêtres il y a des milliers d'années, Doña Vicenta a moulu quelques poignées de maïs de sa récolte, préalablement trempé pour le ramollir. Elle ajoute une pincée de sel et juste ce qu'il faut d'eau pour en faire une purée fine et souple. Puis écrase la masse par deux fois, lentement, soigneusement, méticuleusement, tout en nous expliquant que le maïs moulu au moulin n'a vraiment pas le même goût... ce qui me paraît évident.

Entre ses mains de 76 ans qui ce matin plantaient les grains de maïs pour la prochaine récolte, elle va façonner des tortillas qu'elle fait cuire au feu de bois. Auparavant, elle a déjà préparé une crème de haricots noirs, qu'elle a aussi réduits en farine avec son metate de pierre dont le pilon est extrêmement lourd. Elle y a ajouté de l'ail, de l'oignon et de l'epazote, une herbe locale délicieuse. Ce fut un repas de rois, dans une simplicité et une générosité renversantes.

la batterie de cuisine de Doña Vicenta :

Il y a de quoi écrire un livre sur cette femme-modèle, sur sa vie, ses souffrances - elle n'a pas eu d'enfant, son sourire et son goût du partage : de sa voix douce dont le ton n'est jamais monté, ni de joie, ni de dépit, ni de souci, elle nous enseignait des mots en mixtèque, partageait sa culture et ses traditions. Elle fait partie de ces rencontres qui nous marquent bien plus qu'on ne le voudrait et qui, sans avoir l'air de rien, peuvent faire tout basculer.
Apoala est aussi connue pour sa grande cascade, impossible à visiter cette fois à cause de la pluie rendant la terrain glissant et dangereux. La région recèle une multitude de grottes, dont une avec des peintures rupestres qui dateraient de 5000 ans, des fossiles sur presque chaque pierre et même l'empreinte d'une queue de dinosaure.
L'artisanat local est un travail de tissage-vannerie fait avec des feuilles d'une sorte de palmier coupées en fines lamelles. Nous avons évidemment acheté quelques corbeilles et petits objets avant de partir !

Les routes étaient désastreuses à cause des longues et parfois fortes pluies. Dans toute la région, il n'y a pas une seule route asphaltée.... sauf dans un petit village où une centaine de mètres goudronnés conduisent à l'église et sont interdits au trafic de transit... qui doit faire tout un détour !
Entre nids de poules, inondations, boue glissant bien plus que de la neige mouillée, nous sommes arrivées à quelques kilomètres de Nochixtlan.... quand une énorme coulée de boue nous a barré le chemin. Il ne nous restait qu'à retourner sur nos pas jusqu'à une autre variante qui nous a permis de découvrir un paysage encore différent et un panorama sublime avant de plonger sur Nochixtlan où nous nous sommes arrêtées au marché avant de mettre le cap sur Oaxaca et la civilisation.

PS - j'oublie de vous dire que quand les premières pluies mouillent la terre, des colonies entières de fourmis-reines apparaissent avec leurs ailes éphémères. Les mâles meurent après l'accouplement et les femelles créent de nouvelles fourmilières.... sauf quand elles sont attrapées pour être mangées par les poules et.... les gens. On les fait juste revenir à la poêle, on enlève la tête et on mange. C'est très bon.
Il y a 3 Mixteca : la Alta, la Baja et celle de la côte pacifique. Pendant ces trois jours, la Mixteca, dont l'éthymologie nahuatl signifie 'les hommes des nuages' portait bien son nom, car nous avons eu de la pluie et encore de la pluie, avec quelques brêves éclaircies pour nous permttre de faire une ou deux balades.

Le village de Tierra Colorada - terre rouge, pierres noires dont l'intérieur est d'une blancheur immaculée lorsqu'elles éclatent, maguey, maïs et feuillus pour le vert.
Les Mixtèques ont été l'une des civilisations mésoaméricaines les plus importantes. Alors que les Zapotèques étaient sur le déclin, les Mixtèques se sont imposés, entre autres à Monte Alban, Mitla et dans d'autres sites et régions importants. Lors de l'arrivée des Aztèques ils furent irréductibles et ne se laissèrent jamais dominer, tandis que les Espagnols eurent fort à faire pour finalement les assujettir. Les Codex Mixtèques datant des 11e et 12e siècles racontent l'histoire, les légendes, rituels et coutumes du peuple mixtèque sous forme d'idéogrammes et de pictogrammes.



Aujourd'hui, toute la région est extrêmement pauvre. La plupart des hommes jeunes ou dans la force de l'âge émigrent aux Etats-Unis - le plus souvent illégalement - en prenant de grands risques. Il paraît que de l'autre côté de la frontière, ils ont réussi à se regrouper de manière exemplaire et forment une communauté très unie et solidaire.
Dans la Mixtèque, tout le monde parle.... Mixtèque, jeunes y compris. Souvent, les personnes âgées ne parlent pas l'espagnol, ou à peine quelques mots. Ce sont elles, restées au village, qui perpétuent immuablement les gestes de leurs ancêtres d'il y a des milliers d'années.
C'est maintenant l'époque des labours et des semailles, et le travail se fait à la main... et au pied - le plus souvent nu - pour faire le trou dans lequel les semeuses vont mettre les graines des trois piliers de l'alimentation : maïs, haricots, courges. Toujours avec le pied, elles les recouvrent de terre.

Doña Vicenta, sa 'comadre' avec son mari ont tous entre 75 et 80 ans... Pendant que le mari de la comadre laboure avec ses bêtes, elles se répartissent les graines qu'elles vont planter.


Mais reprenons le récit depuis le début. Après avoir pris l'autoroute en direction de Mexico jusqu'à Nochixtlan, nous avons commencé à grimper dans la montagne sur une petite route en terre et sommes arrivées dans une forêt magique : un immense bois de chênes portant de longues barbes de lichen - idéal pour un rituel avec les Ancêtres !

La route a ensuite débouché sur un haut plateau qui n'est qu'un vaste champ de pierres, au milieu desquelles les habitants réussissent à planter un peu de maïs pour leur propre consommation.

Les maisons traditionnelles sont faites de bois, leur toit, autrefois en paille, est aujourd'hui en tôle. Plusieurs d'entre elles ont un petit panneau solaire - peut-être un soutien du gouvernement ?

Un cimetière tout en rond, sur une colline, offre un spectacle étonnant. Aucun mur n'enferme les tombes alignées sur un tracé de spirale... on dirait que la vie continue à un autre niveau de façon presque palpable.

Ici, on enterre les morts et on attend pendant deux ans pour que la terre trouve sa place avant de construire la tombe proprement dite, ou de mettre une croix. Parfois on attend beaucoup plus longtemps, quand on n'a pas d'argent pour honorer le défunt 'comme il faut'....

Vortex de la spirale au sommet de la colline - un 'gethsémané' mixtèque.

Et d'un coup, la route surplombe un fond de vallée verdoyant, en cul de sac, avec un village entouré de trois côtés par la montagne. C'est Apoala, notre destination.

La légende dit que c'est ici l'origine du peuple mixtèque, là où une source jaillit entre les rochers, depuis les entrailles de la terre tout au fond du vallon, c'est-à-dire depuis la Grotte sacrée, très profonde, avec son labyrinthe de couloirs et de salles avec des stalactites, des colonies de chauve-souris et un lac sous-terrain.

L'histoire dit aussi que deux grands arbres vivant au bord de la rivière tombèrent amoureux. Ils s'enroulèrent l'un autour de l'autre dans un élan d'amour et c'est de leur union que naquirent le premier homme et la première femme de la nation mixtèque.
L'eau de la source vient se mêler aux eaux de la rivière qui chante et gambade à la sortie d'un canyon impressionnant, dont les parois atteignent 3 à 400 mètres de haut, avec une largeur d'à peine une dixaine de mètres en moyenne.

Entre ces deux portes - le premier passage étroit près de la source et le canyon impressionnant - un espace hors des dimensions connues.... on s'attend à toutes les magies du monde - aucun bruit humain n'y pénètre, que des oiseaux aux cris étranges accompagnent le glouglou du torrent, une colonie d'hirondelles nichent dans l'immense paroi comme dans une cathédrale, et un sentier semble conduire au bout du monde.

Par temps de forts orages le lieu devient dangereux - ce qui a donné son nom à Apoala : l'endroit des eaux qui détruisent. Des crues subites inondent tout, dans le canyon le niveau monte et emporte tout sur son passage.... sauf un arbre tortueux au milieu du torrent, qui s'agrippe à un rocher et semble être un gardien immuable.
A Apoala le temps s'est arrêté pour de vrai. Il y règne une paix et une tranquillité extraordinaires. Ses habitants aimables et souriants malgré la dureté de leur existence au quotidien semblent avoir pour tâche essentielle de répéter des gestes archaïques pour assurer la cohérence de la vie manifestée. Comme si, le jour où ils ne seront plus là, le monde pourra vraiment exploser ou s'écrouler....

'El Señor', comme Doña Vicenta aime à appeler son époux âgé de 86 ans.
Viki connaît Doña Vicente depuis plusieurs années et petit à petit a tissé une relation de confiance et d'amitié avec elle. Ce fut pour moi une rencontre magnifique. Elle a tenu à nous inviter pour un repas le lendemain matin, un 'vrai' repas, pas seulement quant aux aliments, mais aussi par la manière de les préparer. Avec un 'metate' en pierre identique à ceux qu'utilisaient ses ancêtres il y a des milliers d'années, Doña Vicenta a moulu quelques poignées de maïs de sa récolte, préalablement trempé pour le ramollir. Elle ajoute une pincée de sel et juste ce qu'il faut d'eau pour en faire une purée fine et souple. Puis écrase la masse par deux fois, lentement, soigneusement, méticuleusement, tout en nous expliquant que le maïs moulu au moulin n'a vraiment pas le même goût... ce qui me paraît évident.

Entre ses mains de 76 ans qui ce matin plantaient les grains de maïs pour la prochaine récolte, elle va façonner des tortillas qu'elle fait cuire au feu de bois. Auparavant, elle a déjà préparé une crème de haricots noirs, qu'elle a aussi réduits en farine avec son metate de pierre dont le pilon est extrêmement lourd. Elle y a ajouté de l'ail, de l'oignon et de l'epazote, une herbe locale délicieuse. Ce fut un repas de rois, dans une simplicité et une générosité renversantes.

la batterie de cuisine de Doña Vicenta :

Il y a de quoi écrire un livre sur cette femme-modèle, sur sa vie, ses souffrances - elle n'a pas eu d'enfant, son sourire et son goût du partage : de sa voix douce dont le ton n'est jamais monté, ni de joie, ni de dépit, ni de souci, elle nous enseignait des mots en mixtèque, partageait sa culture et ses traditions. Elle fait partie de ces rencontres qui nous marquent bien plus qu'on ne le voudrait et qui, sans avoir l'air de rien, peuvent faire tout basculer.
Apoala est aussi connue pour sa grande cascade, impossible à visiter cette fois à cause de la pluie rendant la terrain glissant et dangereux. La région recèle une multitude de grottes, dont une avec des peintures rupestres qui dateraient de 5000 ans, des fossiles sur presque chaque pierre et même l'empreinte d'une queue de dinosaure.
L'artisanat local est un travail de tissage-vannerie fait avec des feuilles d'une sorte de palmier coupées en fines lamelles. Nous avons évidemment acheté quelques corbeilles et petits objets avant de partir !

Les routes étaient désastreuses à cause des longues et parfois fortes pluies. Dans toute la région, il n'y a pas une seule route asphaltée.... sauf dans un petit village où une centaine de mètres goudronnés conduisent à l'église et sont interdits au trafic de transit... qui doit faire tout un détour !
Entre nids de poules, inondations, boue glissant bien plus que de la neige mouillée, nous sommes arrivées à quelques kilomètres de Nochixtlan.... quand une énorme coulée de boue nous a barré le chemin. Il ne nous restait qu'à retourner sur nos pas jusqu'à une autre variante qui nous a permis de découvrir un paysage encore différent et un panorama sublime avant de plonger sur Nochixtlan où nous nous sommes arrêtées au marché avant de mettre le cap sur Oaxaca et la civilisation.

PS - j'oublie de vous dire que quand les premières pluies mouillent la terre, des colonies entières de fourmis-reines apparaissent avec leurs ailes éphémères. Les mâles meurent après l'accouplement et les femelles créent de nouvelles fourmilières.... sauf quand elles sont attrapées pour être mangées par les poules et.... les gens. On les fait juste revenir à la poêle, on enlève la tête et on mange. C'est très bon.
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